Synergie et flexibilité : le futur des locaux de science et technologie
Résumé d’une consultation du comité architecture du ministère de l’Éducation
Camille Turcotte, directrice générale, AESTQ
Sur le même sujet
Mon Saint-Laurent vu du rivage : s'approprier notre fleuve Saint-Laurent en contexte de classe
Catherine Simard, professeure en didactique des sciences et technologies, Université du Québec à Rimouski, Lucia Savard, enseignante du primaire et professionnelle de recherche, Université du Québec à Rimouski, Mélanie Cantin, coordonnatrice des communications, Technoscience Est-du-Québec et Dominique Savard, directrice générale, Technoscience Est-du-Québec
Aborder l'ECC par la porte des perspectives autochtones
Alexis Legault, étudiant à la maitrise, Kara Edward, étudiante au doctorat et Adolfo Agundez Rodriguez, professeur, Université de Sherbrooke
La notion de risque
Audrey Groleau, professeure de didactique des sciences et de la technologie, Université du Québec à Trois-Rivières, Irvings Julien, stagiaire postdoctoral, Université du Québec à Trois-Rivières et Marco Barroca-Paccard, professeur de didactique des sciences de la nature, de la biologie et de la durabilité, Haute école pédagogique de Vaud (Suisse)
Éduquer en temps de crise
Isabelle Arseneau, doctorante, Université Laval, Audrey Groleau, professeure, Université du Québec à Trois-Rivières et Chantal Pouliot, Professeure, Université Laval
La notion d'art scientifique
Maia Morel, professeure agrégée, Université de Sherbrooke et Elizabeth Fafard, étudiante à la maitrise, Université de Sherbrooke
Imaginez une salle de classe où les élèves peuvent s’assoir confortablement sur des chaises ergonomiques et travailler en groupe sur des tables mobiles, avant de se déplacer vers un laboratoire spacieux pour des travaux pratiques. Imaginez des enseignantes et des techniciens en travaux pratiques (TTP) ayant facilement accès à des bureaux partagés pour planifier les cours et les projets. Tout cela serait possible grâce à une conception de locaux de science et de technologie favorisant la synergie de l’équipe pédagogique et la flexibilité de l’espace. Dans cet article, nous explorons les résultats d’une consultation du comité architecture du ministère de l’Éducation, mettant en évidence les recommandations pour l’avenir des locaux réservés à l’enseignement des sciences et de la technologie au Québec.
Le 17 avril 2023, je participais, au nom de l’AESTQ et de ses membres, à une demi-journée de consultation organisée par le comité architecture de la Direction des infrastructures et de la gouvernance ministérielle du ministère de l’Éducation. Ce comité a pour mandat de proposer les plans des futures écoles secondaires du Québec. Plusieurs groupes de diverses disciplines ont été consultés et la rencontre du 17 avril était consacrée aux réflexions autour des locaux destinés à l’enseignement de la science et de la technologie. Les personnes consultées lors de cette rencontre étaient toutes des enseignants, des TTP ou des conseillers pédagogiques (CP) en science et technologie.
Au cours de cette demi-journée, les personnes participantes ont énuméré des dizaines de particularités techniques et pratiques :
• « Quel est le nombre de lavabos idéal? »
• « Combien de prises électriques par équipe sont nécessaires? »
• « Portons attention à l’insonorisation et à la ventilation. »
• « On a besoin de rangement, beaucoup de rangement! »
• Etc.
Mais au-delà de ces détails, certes importants, deux grandes préoccupations ressortent des échanges :
• L’importance de favoriser la synergie de l’équipe science
• La nécessaire flexibilité des locaux
La synergie de l’équipe science : une grande préoccupation
Le personnel enseignant et les TTP doivent pouvoir se réunir et communiquer facilement afin de planifier les cours et les travaux pratiques. Il est donc recommandé de regrouper l’ensemble des locaux de science, y compris les bureaux des enseignants et des TTP ainsi que les locaux de technologie et la salle de machine-outil. Ces derniers se retrouvent trop souvent isolés des locaux de science dans nos écoles secondaires actuelles. Cette intégration encouragerait la collaboration et la créativité au sein de l’équipe pédagogique, tout en offrant une meilleure accessibilité aux élèves.
Un environnement s’adaptant aux besoins et aux types d’enseignement
Une classe idéale pour plusieurs serait une classe double avec un espace classique (avec des pupitres) et un espace laboratoire ou atelier pour les travaux pratiques. Une majorité de personnes consultées étaient d’avis que les classes de science devraient être vastes et offrir une grande flexibilité dans l’aménagement du mobilier. Des espaces de travail collaboratif, des tables mobiles et des chaises confortables sont souvent privilégiés pour permettre aux élèves de travailler en groupe. Une telle configuration favoriserait la diversification des approches pédagogiques, une meilleure réponse à tous les besoins des élèves, mais aussi aux besoins des programmes actuels et futurs.
De nouveaux espaces pour l’enseignement de la science et de la technologie
Le milieu enseignant s’est également exprimé sur la nécessité de créer des espaces verts dans les écoles, tels que des jardins, des toits verts et des serres. Ces espaces permettraient l’enseignement en plein air et offriraient aux élèves une expérience d’apprentissage plus immersive et plus proche de la nature, des contextes plus authentiques en somme.
Enfin, la création de laboratoires créatifs numériques (ou atelier makerspace) a été largement plébiscitée. Le ministère ayant prévu une consultation spécifiquement pour ces espaces, l’AESTQ s’assurera d’une représentation adéquate des enseignants et enseignantes, des TTP et des CP de science et technologie.
L’AESTQ, des professionnelles à votre service
En conclusion, je suis ravie d’avoir participé à cette consultation du comité architecture du ministère de l’Éducation au nom de l’Association pour l’enseignement de la science et de la technologie au Québec. Cette expérience a été très enrichissante et a permis de mettre en lumière les préoccupations et les recommandations de nos membres en matière d’aménagement des locaux pour l’enseignement de la science et de la technologie. Je suis fière que notre association puisse jouer un rôle important dans la promotion d’un enseignement des sciences et de la technologie de qualité au Québec. Nous continuerons de représenter les intérêts de nos membres et de faire entendre leur voix pour contribuer à un avenir éducatif meilleur pour l’ensemble des élèves.
