Portrait de Simon Langlois

Un enseignant qui rayonne et s’investit dans la communauté avec les étudiants
Lauréat du prix Raymond-Gervais 2021, catégorie collégial/universitaire 


Conseil d’administration du Fonds du prix annuel de l’AESTQ

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Monsieur Simon Langlois s’est vu décerner le 11 mars 2022, dans son milieu d’enseignement, le Cégep Marie-Victorin, le Prix Raymond-Gervais 2021 dans la catégorie « collégial / universitaire », attribué par le Fonds du Prix annuel de l’Association pour l’enseignement de la science et de la technologie au Québec. C’est avec plaisir que nous vous le présentons afin de le faire connaitre et en espérant que sa personne et ses réalisations pourront inspirer l’excellence en enseignement des sciences et de la technologie dans toute la profession.

Nous proposons ici un portrait en deux temps. Tout d’abord, nous présenterons une synthèse du dossier de candidature. Puis, nous laisserons M. Langlois s’adresser de manière plus personnelle aux lecteurs et lectrices.

Il faut noter que les remises des prix 2020 et 2021 ont été retardées à cause de la pandémie de COVID-19.

Développer et soutenir l’intérêt pour les sciences chez les jeunes

La principale préoccupation professionnelle de Simon Langlois est de développer et soutenir l’intérêt pour les sciences chez les jeunes.

Simon Langlois se démarque par son leadership pédagogique en concevant et réalisant des activités pédagogiques au primaire avec des étudiants et étudiantes du collégial. Cela permet à ceux et celles-ci de développer leur vocation de futur enseignant ou future enseignante ou de mieux identifier leur cheminement en sciences.

Simon a été le maitre d’œuvre de plusieurs projets pour les sciences chez des jeunes provenant de milieux défavorisés. Par exemple, il a élaboré et réalisé le programme Pour un Montréal-Nord Scientifique, maintenant Pour un Montréal scientifique, un regroupement qui implique des intervenants et intervenantes de tous les ordres d’enseignement afin de stimuler intérêt chez les jeunes pour les sciences. Ce programme est offert dans les douze cégeps de Montréal. À ce jour, plus de 5700 élèves du primaire en milieux défavorisés ont vécu des activités scientifiques en classe avec des étudiants et étudiantes des niveaux collégial et universitaire (plus de 80 étudiants animateurs et étudiantes animatrices chaque année). 

Il a aussi contribué à la mise en place de l’initiative acceSciences, une action concertée qui suscite les passions des jeunes pour les sciences et la technologie, et ce, sur toute l’Ile de Montréal. 
Durant sa carrière d’enseignant, M. Langlois a mené de nombreuses recherches. Deux d’entre elles nous semblent particulièrement pertinentes : Développement et évaluation de l’habileté en communication scientifique orale des étudiants préuniversitaires en Sciences de la nature  (PAREA [Programme d’aide à la recherche sur l’enseignement et l’apprentissage] 2017-2020) et Modèle d’intervention pour améliorer la perception et l’appropriation des sciences chez les jeunes issus de milieux défavorisés (CRSH 2016-2019).
M. Langlois a également  présenté quelques webinaires : Webinaire MEES 2018, Liens interdisciplinaires impliquant la science et la technologie au primaire et Webinaire APQC 2021, Prendre la parole devant un groupe : perception de soi à l’oral et expériences marquantes vécues par les étudiants de Sciences de la nature.

Un enseignement marquant auprès des étudiants et étudiantes

Simon Langlois a su marquer ses étudiantes et étudiants par sa passion et son dévouement dans l’enseignement des sciences.
Deux anciennes étudiantes témoignent leur admiration pour son enseignement et son dynamisme pédagogique : « Monsieur Langlois m’a ouvert les portes vers la recherche en me transmettant cette passion chez lui ainsi que son leadership, et j’en suis infiniment reconnaissante, car je ne serai probablement pas où j’en suis aujourd’hui sans lui. »
« M. Langlois m’a beaucoup appris sur la vulgarisation scientifique. Ses conseils m’ont permis d’améliorer mon aisance à communiquer et ma facilité à synthétiser l’information. Son projet m’a tellement passionnée que j’ai continué de m’impliquer bénévolement trois autres sessions. Cette expérience m’a donc permis de découvrir le monde de l’enseignement. C’est pourquoi je suis présentement au baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire ».

Bâtisseur, chercheur, pédagogue et innovateur 

Simon Langlois rayonne dans son Cégep et fait montre d’un dynamisme contagieux. Une collègue et un membre de la direction en témoignent : « Les recherches que Simon mène sont toujours conçues pour permettre l’amélioration de l’enseignement des sciences au Québec, parce que Simon est un enseignant dévoué et consciencieux, qui inscrit ses préoccupations professionnelles dans ses initiatives de recherche. »
« Bâtisseur, chercheur, pédagogue, innovateur, je peux attester des compétences et des qualités de Simon Langlois puisque j’en suis un témoin privilégié au quotidien. »

 

 

Simon Langlois  nous raconte son parcours!

L’enseignant, un créateur de possibles

J’ai découvert tardivement -et un peu par hasard- que le métier d’enseignant était celui qui me permettrait d’apporter ma contribution à la société. 

Bien sûr, j’ai toujours eu un profond respect pour ce travail.  Je me souviens, à de nombreuses reprises, de m’être silencieusement passé la remarque en classe que tel enseignant était « merveilleux », « inspirant » ou « passionné ». Une de mes idoles de jeunesse a même été Manon Thibodeau, mon enseignante d’éducation physique au primaire. Imaginez mon bonheur en 6e année lorsque j’ai appris qu’elle était mon enseignante titulaire!

Mais voilà : dans mon esprit, cette profession n’était pas pour moi.  Je trouvais que les enseignants et enseignantes avaient une très grande responsabilité sociale et cette pensée me paralysait. De toute façon, je me confortais en me disant que je n’aimais pas trop être le centre de l’attention (j’étais un étudiant discret en classe) et que ma nature « entrepreneuriale » était incompatible avec ce métier.
Orienté par différentes influences sociales (les sciences, ça ouvre les portes) et a contrario par un manque d’expériences significatives qui auraient pu révéler mon intérêt à exercer cette profession, je me suis dirigé vers une carrière en physique. 

Jusqu’au jour où j’ai décidé, comme étudiant en physique, de réaliser un stage d’été à titre d’animateur en astronomie au Parc national du mont Mégantic. Ce moment fondateur dans mon parcours professionnel m’a permis de prendre conscience du plaisir et de l’aisance que j’avais à être devant un groupe. J’y ai aussi rencontré Sébastien Giguère, le responsable des animateurs et animatrices, qui a été un modèle formidable dans mon apprentissage de la vulgarisation scientifique. Il m’a entre autres transmis une vision de la communication scientifique basée sur la rigueur, la passion et l’émerveillement.

Fier de la découverte de ma future profession, j’ai terminé mon baccalauréat et j’ai eu la chance d’être immédiatement embauché comme enseignant au collège Shawinigan. En parallèle, j’ai débuté ma maitrise en éducation, afin de poursuivre mon développement professionnel. J’ai eu le privilège d’être sous la supervision de monsieur Rodolphe Toussaint, autre figure importante dans mon parcours. Alors que j’avais entamé la maitrise avec un objectif de développer mes compétences pédagogiques, il m’a ouvert les yeux sur l’importance de la recherche et, surtout, il m’a fait confiance, m’a offert d’incroyables opportunités et m’a fait comprendre que j’avais ma place en tant que chercheur en éducation.

Lors de mes premières années d’enseignement, j’ai été entre autres influencé par Luc Vandal, un collègue remarquable. Longtemps coordonnateur du programme de Sciences de la nature et vice-président du syndicat enseignant, il a su m’expliquer avec justesse, rigueur et doigté plusieurs rouages et responsabilités de la vie d’enseignant au collégial. Sa capacité à entretenir des liens positifs avec ses collègues et sa capacité à gérer des dossiers délicats ont été une source d’apprentissage constante pour moi.

Depuis mon arrivée au cégep Marie-Victorin il y a maintenant près de 15 ans, j’ai eu la chance d’avoir trois directrices des études inspirantes avec un leadership hors du commun. Ces grandes ambassadrices du réseau collégial que sont Hélène Allaire, Marie Blain et France Côté m’ont toujours offert un soutien indéfectible dans mes projets et appuyé par des conseils d’une grande sagesse.

Je tiens à remercier toutes ces personnes qui ont eu une influence positive dans ma carrière. Un des privilèges d’être enseignant et d’œuvrer dans le système d’éducation est justement cette possibilité d’être un conseiller, un mentor et un repère culturel pour les collègues, étudiants et étudiantes.

Par respect pour ceux et celles qui m’ont précédé, je m’efforce d’exercer ce rôle le plus dignement possible au quotidien auprès des étudiants et étudiantes qui croisent ma route. Que ce soit en les embauchant comme auxiliaire de recherche, en les accompagnant lors d’un stage humanitaire à l’international ou en les soutenant dans leurs projets périscolaires, j’essaie d’être un créateur de possibles, une personne signifiante pour eux. Mon souhait est d’orienter légèrement (et positivement) leur trajectoire de vie, que ce soit par les opportunités que je leur offre, par mon enseignement en classe ou par un conseil prodigué.

Je prends aussi un malin plaisir à rappeler aux étudiants et étudiantes en Sciences de la nature que même s’ils ont de bons résultats académiques, ils ne sont pas obligés d’appliquer dans des programmes contingentés et que le métier d’enseignant de sciences mérite d’être considéré par la plupart. Reste encore à fournir des occasions afin qu’ils découvrent leur potentiel. C’est entre autres pour cette raison que j’ai contribué à plusieurs initiatives, que ce soit le programme Pour un Montréal scientifique, des stages internationaux en animation scientifique ou plus simplement par un plus grand nombre de communications orales dans mes classes. 

En terminant, je suis convaincu que le développement de la culture scientifique d’une société passe par des enseignants et des enseignantes de sciences compétents et passionnés. En plus d’offrir des cours de qualité, je crois que nous avons aussi la responsabilité de contribuer à identifier la relève de notre belle profession et que dans nos classes, nous devrions être fiers de demander : « As-tu déjà pensé à enseigner les sciences? Tu es un très bon communicateur scientifique! ». Peut-être ainsi serons-nous celui ou celle qui aura fait découvrir sa vocation au futur Marie-Victorin, Fernand-Séguin ou Hubert Reeves!