La lutte à la désinformation en science, quel rôle peut jouer l'enseignement des sciences et de la technologie?  

Camille Turcotte | Directrice générale de l'AESTQ

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En octobre 2019, l’AESTQ tenait son 54e congrès sous la thématique « Scientifique, la pensée critique? » Dans le programme du congrès, je signais un mot dans lequel on pouvait lire : « À l’ère des fausses nouvelles et de la montée du relativisme, à cette époque où les médias sociaux nous rendent sourds aux idées et opinions qui sont contraires aux nôtres, nous souhaitns réfléchir […] au rôle que l’enseignement de la science et de la technologie peut avoir dans le développement de la pensée critique. » Les mois qui ont suivis nous ont démontrés, encore plus que nous le savions déjà, la pertinence de cette réflexion.

La désinformation a pris une ampleur sans précédent avec la pandémie de COVID-19, l’OMS a même qualifié le phénomène d’infodémie. Au Québec, le monde du journalisme et des sciences s’est mobilisé pour riposter à l’infodémie et outiller le grand public pour y faire face. Cela a donné lieu à plusieurs initiatives intéressantes que je vous invite à consulter et à utiliser avec vos élèves. Je pense notamment aux ateliers Combattre la désinformation créés par l’équipe des Décrypteurs à travers lesquels le jeune (ou le moins jeune!) apprend sur le phénomène en discutant avec un robot conversationnel (chat bot) personnifié par Alexis De Lancer. J’aime bien aussi les épisodes de Pense Fort, diffusés sur la plateforme Squat de Télé-Québec, qui font vivre aux jeunes des expériences par lesquelles ils seront amenés à tomber dans le piège des biais cognitifs. Enfin, dans les dernières semaines, plusieurs capsules vidéos ont attiré mon attention comme Êtes-vous plus brillant que votre cerveau? conçue le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) qui insiste sur l’importance de la culture scientifique pour bien s’informer. Ou encore la série #VraimentVrai – Comment bien s’informer par laquelle des journalistes scientifiques partagent les trucs du métier pour vérifier les informations. Enfin, On veut des faits créé par Télé-Québec propose 20 capsules pour apprendre à se prémunir contre la désinformation dans le domaine de la santé : Quelle est la différence entre danger et risque? Est-ce que corrélation et causalité sont synonymes? Qu’est que le consensus scientifique?

Voilà autant d’outils pédagogiques qui peuvent être utilisés par les enseignants et enseignantes de science et de technologie pour initier les élèves à la pensée critique et les prémunir contre la désinformation. Mais comme nous avions envie de pousser un peu plus loin la réflexion sur le rôle que peut jouer l’école dans cette lutte à l’infodémie nous avons réuni pour vous quelques textes dans lesquels les auteurs et autrices se prononcent sur la question.

Tout d’abord, nous vous proposons d’explorer les différences entre « enseigner pour convaincre » et « enseigner pour persuader » dans un texte de Patrice Potvin, professeur de didactique des sciences et de la technologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Ensuite, nous vous suggérons une discussion entre Audrey Groleau et Sivane Hirsch, toutes deux professeures de didactique à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), la première en sciences et technologie, et la seconde, en d’éthique et de culture religieuse. Elles discutent des façons de faire face aux idées complotistes en classe et proposent différentes stratégies pour s’éloigner des postures autoritariste et relativiste.

Pour sa part, Kassandra L’Heureux, étudiante à la maitrise à l’Université de Sherbrooke, suggère des stratégies pédagogiques pour enseigner la pensée critique aux enfants, dès l’école primaire.

Finalement, Phylippe Laurendeau propose un compte-rendu du panel de discussion RÉUSSIR L’ÉDUCATION SCIENTIFIQUE DU QUÉBEC - Regards croisés de communicateurs scientifiques, d’éducateurs et de didacticiens des sciences organisés par L’Équipe de recherche en éducation scientifique et technologique (EREST) et le Centre d’étude sur l’apprentissage et la performance (CEAP) de l’UQAM. Cet évènement, auquel l’AESTQ a été invité à participer comme intervenant, a donné lieu à des échanges très constructifs sur le rôle de l’enseignement et des médiateurs scientifiques dans le combat contre la désinformation.

Bonne lecture!